Les indices boursiers sont proches de leurs records historiques. Pour le moment, tout va bien ! Aucun dossier majeur n’a provoqué de violentes baisses généralisées ces derniers mois : inflation, hausse des taux, guerre en Ukraine, résultats trimestriels des grands groupes... Est-ce le calme avant la tempête ? Il est impossible d’y répondre avec certitude mais un investisseur averti en vaut deux. C’est pourquoi nous vous proposons aujourd’hui un véritable petit kit de survie en cas de tempête boursière. Pour les semaines, les mois ou les années à venir… Dans cet article, nous vous présentons cinq solutions d’investissement en cas de tempête, dont certaines sont décorrélées des marchés boursiers.
Le calme avant la tempête ?
Dans le contexte actuel, il est difficile d’investir sur les marchés et ce type de périodes incite à trouver d’autres solutions, moins corrélées à la Bourse. Exception faite des ETF Short que nous vous présentons ci-dessous, nos quatre autres solutions d’investissement sont relativement décorrélées des marchés financiers.
Les actifs moins corrélés à la Bourse que les actions peuvent offrir aux investisseurs un outil précieux pour diversifier leur portefeuille et protéger leurs investissements contre les chocs du marché. Pour comprendre la valeur des actifs décorrélés, il faut comprendre la notion de corrélation. En finance, deux actifs sont dits corrélés si leurs performances évoluent dans le même sens en réponse aux mêmes stimuli du marché. Si les marchés boursiers baissent, et que vos actifs suivent cette même tendance, ces actifs sont corrélés aux marchés.
Les actifs décorrélés, en revanche, sont ceux qui ne suivent pas nécessairement cette tendance. L'investissement dans des actifs décorrélés peut être une stratégie efficace pour diversifier un portefeuille et réduire son risque global. En effet, dans un portefeuille bien diversifié, si certains actifs subissent des baisses de valeur, d'autres pourraient en même temps réaliser des gains, équilibrant ainsi les performances globales.
Dans des conditions économiques instables, ces actifs peuvent parfois mieux résister ou même bénéficier de situations qui pourraient faire baisser les valeurs des actions. Cependant, il est crucial de noter que la décorrélation n'équivaut pas nécessairement à une protection totale contre les pertes. Les actifs décorrélés peuvent toujours perdre de la valeur, et certains peuvent même être plus volatils que les actifs boursiers traditionnels. Par ailleurs, investir dans des actifs décorrélés requiert souvent des connaissances spécialisées. Par exemple, investir dans le private equity nécessite une compréhension approfondie des sociétés non cotées. Autant s’en remettre à des professionnels.
Pour les investisseurs prêts à prendre des risques calculés, les actifs décorrélés peuvent offrir une voie attrayante pour améliorer la diversification, atténuer les risques et potentiellement améliorer les rendements. En fin de compte, tout dépend de l'aptitude de l'investisseur à comprendre et à gérer ces supports uniques. Dans un monde financier en constante évolution, rester sur le qui-vive et diversifier son portefeuille est souvent la clé du succès à long terme.
1. ETF Short
Pour couvrir son portefeuille actions face à une chute des marchés, il existe plusieurs solutions. Les ETF en font partie. L’objectif de cet instrument de gestion passive est de répliquer le plus fidèlement possible la performance d’un indice boursier de référence.
C’est ce que l’on appelle la gestion passive : aucun gérant ne pilote l’allocation du produit. C’est le cas le plus fréquent, le plus intuitif.
Certains ETF peuvent répliquer la performance inverse d’un indice. C’est le cas des de ces deux ETF :
Lyxor CAC 40 Daily (-1x) Inverse (FR0010591362)
Lyxor CAC 40 Daily (-2x) Inverse (FR0010411884)
Le premier a un effet de levier de -1 : il réplique la performance inverse du CAC40. Le second a un effet de levier de -2.
À titre d'exemple, si le CAC40 progresse d’1%, le premier ETF provoquera une perte d’1%, et le second de 2%. Et à l’inverse, si le CAC40 cède 1%, le premier ETF génèrera un rendement d’1% et le second de 2%.
Ce sont donc des supports à manier avec une grande prudence, en particulier en présence d’effet de levier. Les pertes engendrées peuvent dépasser celles occasionnées par la simple baisse de l’indice sous-jacent. L’investisseur peut toutefois y trouver une opportunité pour couvrir temporairement ses positions haussières, ou une occasion de tabler sur un mouvement baissier pour en tirer profit.
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2. Fonds long/short
Aucune solution n’est parfaite mais les fonds long / short offrent toutefois une alternative intéressante aux fonds d’investissement traditionnels. Comme leur nom l’indique en anglais, les gérants de ces fonds investissent en même temps sur la hausse de certaines actions, et sur la baisse d’autres valeurs. Dans le jargon financier, être “long” veut dire que l’on table sur la hausse d’un titre. À l’inverse, lorsque l’on investit sur une baisse, on est “short”.
Intégrer un fonds long / short dans son portefeuille a plusieurs avantages cruciaux pour l’investisseur. Tout d’abord, il permet de mieux diversifier son allocation. Cette solution réduit la volatilité et donc le risque du portefeuille. Outre la capacité à profiter des baisses de marché pour générer du rendement, le portefeuille est en effet moins sensible aux retournements de tendance, car certaines de ses positions "short" vont profiter de ce retournement. Ce sont des atouts majeurs en période de forte volatilité et de baisses parfois rapides et inattendues de la Bourse.
Les deux dernières années sont une belle illustration du potentiel du fonds long / short BDL Rempart (FR0010174144) que nous présentons plus en détail dans la suite de cet article. En 2021, le CAC40 a progressé de 28,8%, contre +16,1%* “seulement” pour BDL Rempart. Mais en 2022, lorsque l’indice français cédait 9,5%, le fonds gagnait 14,9%. En cumulé sur les deux années, le CAC a progressé de 16,6%, contre +33,4% pour BDL Rempart. Depuis le 1er janvier 2023, la performance du fonds est d’environ 1%.
Comme le veut le célèbre adage : on ne met pas tous ses œufs dans le même panier !
Aussi, investir tout son capital sur des fonds long / short en pensant avoir trouvé la panacée boursière n’aurait aucun sens. Ou du moins, l’investisseur se priverait de l’essentiel du potentiel de croissance des marchés sur le long terme. Les fonds long / short sont avant tout un outil de diversification à intégrer dans un portefeuille comprenant déjà d’autres fonds et/ou d’autres actions.
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3. Produits structurés
Les produits structurés permettent d’optimiser le couple rendement/risque, une condition prônée par de nombreux investisseurs, là où les livrets d’épargne réglementée permettent seulement de sécuriser son épargne en contrepartie d’un rendement encore trop insatisfaisant compte tenu de l’inflation.
Dans la jungle du placement financier, les produits structurés permettent de combler deux manques aux yeux des investisseurs français :
- Un objectif de gain supérieur au taux d’inflation, un objectif difficilement atteignable… les placements proposant des rendements supérieurs n’étant pas monnaie courante en 2023.
- Un potentiel de rendement élevé couplé à une protection partielle ou totale du capital investi. Comparé à un investissement en Bourse avec lequel un investisseur doit se préparer à une perte en capital équivalente à la baisse du cours de l’action, le produit structuré limite les pertes grâce aux barrières de protection qui sont connues à l’avance.
La performance obtenue sur un produit structuré dépend également d’un indice de référence, mais elle est beaucoup moins aléatoire. Le gain espéré est en effet connu à l’avance. Il est propre à chaque produit structuré et dépend des caractéristiques du produit. Certains produits assez défensifs visent d’offrir du 4 ou 5% par an, quand d’autres plus ambitieux permettent d’espérer 8 ou 10%, voire plus.
Pour obtenir cette performance, deux possibilités :
• Soit, à une date de constatation fixée dès le départ (généralement tous les trimestres ou semestres à partir de la première année), l’indice de référence est au-dessus de son niveau initial. Le produit est alors remboursé par anticipation et les investisseurs reçoivent la performance annualisée prévue.
• Dans le cas où le produit arrive à l’échéance (donc l’indice n’a jamais été au-dessus de son niveau initial à aucune date de constatation), alors le capital peut être remboursé, avec parfois le gain multiplié par le nombre d’années écoulées, si la baisse de l’indice ne dépasse pas un certain seuil (entre 20 et 50% selon les produits).
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4. Le private equity
Le private equity, aussi appelé "capital-investissement", est l’investissement en capital de PME ou TPE généralementnon cotées en Bourse. Lorsqu’une société a besoin d’argent pour son développement, elle peut faire appel aux investisseurs, en leur proposant des actions en échange de capitaux, via la Bourse (en s’introduisant en Bourse ou en augmentant son capital si elle est déjà cotée), ou via des fonds de private equity.
L’objectif d’un fonds de private equity est d’entrer au capital d'entreprises relativement petites, pour financer leur amorçage et leur développement, et contribuer ainsi à l’accélération de leur croissance.
Le private equity regroupe plusieurs formes d’investissement :
- Le capital-risque est dédié aux start-ups pas encore rentables qui cherchent à financer leur activité. On parle même de capital-amorçage lorsque le capital est réuni lors de la création de l’entreprise, et de capital-retournement lorsque la société est en difficulté.
- Le capital-développement est quant à lui dédié aux entreprises plus matures, rentables, qui dégagent donc un revenu permettant même parfois le rachat de l’entreprise via une opération de « LBO », notamment lorsque le dirigeant souhaite céder l’activité (capital-transmission).
Un LBO (leverage buy out) est une opération d’acquisition financée par un fort recours à l’endettement. Dans ce montage, l’entreprise est rachetée par une société holding créée par un fonds d’investissement. La holding amène généralement un apport compris entre 10 % et 25 % de la valeur de la société cible, puis emprunte le solde. Cet emprunt sera financé en grande majorité par le paiement de dividendes de la société filiale vers la holding mère. C’est donc la société rachetée qui finance l’opération (à condition qu’elle soit suffisamment rentable).
Un tel investissement s’envisage sur plusieurs années, compte tenu de sa faible liquidité. Dans la plupart des cas, l’investisseur accompagne la société par ses conseils pratiques et son réseau pour accélérer son développement. En contrepartie, il s’attend à un rendement sur le capital investi supérieur au marché actions. Et pour cause, le risque pour l’investisseur est plus important. Le private equity peut devenir une véritable aventure entrepreneuriale pour l’investisseur.
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Le GFI (Groupement Forestier d'Investissement)
Un Groupement Foncier d'Investissement propose aux investisseurs particuliers d'acheter des parts de parcelles de forêts. La société de gestion va alors exploiter son actif, c'est à dire l'entretenir, découper le bois et le revendre. Elle distribue les revenus à ses associés, les porteurs de parts.
Fonctionnant sur un modèle proche de celui des SCPI – l'épargnant achète des parts d’un fonds et devient alors propriétaire d'une quote-part d'un patrimoine forestier géré par le fonds qui va investir l’épargne collectée dans des forêts et reverser les revenus générés par leur exploitation – les forêts ont trouvé leur public. Un public de plus en plus nombreux, à la recherche d'un placement diversifiant mais aussi et surtout un placement "vert". Il s'agit en effet d'un investissement développement durable, qui contribue à la continuité des exploitations forestières en Europe.
La plupart des GFI investissent dans des zones géographiques différentes de manière à répartir le risque en prenant en compte les aléas climatiques. Les investissements sont réalisés dans plusieurs régions de France (et éventuellement en Europe). Les essences de bois et les maturités de peuplements sont également diversifiées afin d’anticiper et de compenser une baisse éventuelle du cours d’un type de bois ou encore, de limiter les conséquences d’un dommage climatique ou phytosanitaire qui surviendrait notamment sur un type d’essence.
C’est un marché à part puisqu’il est totalement déconnecté des marchés financiers et du marché immobilier ce qui a un réel intérêt dans une logique de diversification de son patrimoine. C'est donc un actif « refuge ». En 2008, le prix de l’hectare de forêt n’a pas été impacté par la crise financière. Plus récemment, en 2022 , le prix moyen de l'hectare des forêts a progressé de 4.2% (Source Safer : Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural).
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DIEM Geoffrey
Conseiller en Gestion de Patrimoine
Cabinet Diem Conseil & Patrimoine
"Profitez du moment présent pour investir dans votre avenir"
Tel: 07 72 21 43 61
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